Le retour du train d'Oloron à Bedous et plus loin ?
Le chemin de fer, c'est aussi un chemin ...
Mais y aurait-il un problème avec la réouverture jusqu'à Canfranc ?

Page actualisée en janvier 2025
Une fois n'est pas coutume sur Caminaspe, il n'est pas ici question de tranquilles petits sentiers, mais pour le public de réfléchir à l'intérêt des grandes voies de communication traversant la Vallée d'Aspe : la route N 134 / E7 et la ligne ferroviaire Pau-Canfranc. Des débats traversent la Vallée depuis l'automne 2024 et vont s'amplifiant début 2025 au sujet de la réouverture de la ligne de chemin de fer.
Est-ce simplement pour rétablir le service public d'un trafic de voyageurs tant attendu depuis l'accident du Pont de l'Estanguet survenu le 27 mars 1970 qui a rompu la liaison ferrée avec l'Espagne jusqu'à nos jours ?

Ou bien, est-ce à notre époque fébrile de dérégulation économique au sein de l'Europe et de mondialisation galopante à l'échelle du Globe, une nouvelle voie de fret ouverte au beau milieu des Pyrénées, une autoroute ferroviaire doublant la voie routière RN 134 / E7 dans une frénésie de transports portée par le néo-libéralisme ?

Il n'est pas possible d'imaginer que le trafic de voyageurs par le train ainsi que le report modal du trafic de transport routier de marchandises existant par du ferroutage soient bien les motifs principaux, donc louables, de cette réouverture.
Les intérêts économiques prédominent à l'heure actuelle, contrairement à l'esprit de service public et d'ouverture des populations aux échanges entre pays qui régnait après la seconde guerre mondiale (malgré l'époque transitoire de restriction d'ouverture de la frontière franco-espagnole lors du franquisme).

Il est notamment question de la plateforme
logistique multimodale Plaza installée à Saragosse qui bénéficie d'un environnement de grosses entreprises mondialisées, comme l'entreprise commune formée entre Stellantis et la CATL
chinoise pour lancer une giga-usine de batteries pour la voiture électrique dans les installations de la société automobile de la ville de Figueruelas, à Saragosse, avec la bénédiction des
élus aragonais et du Ministre de l'Industrie espagnol.
Grâce au rail, il y aurait bien un supplément de marchandises passant par la Vallée d'Aspe s'ajoutant au flux actuel passant par la route N 134.

Tout laisse à penser qu'à la place du petit train d'antan qui amenait les anciens aspois faire quelques emplettes de produits détaxés "tras las montañas", ce seront plutôt 50 trains quotidiens circulant jour et nuit, dont une majorité de trains de marchandises, ces derniers étant appelés à surtout circuler de nuit... bonjour le vacarme pour lequel il sera impossible de limiter substantiellement l'impact sonore, d'autant plus que la Vallée d'Aspe est resserrée. Nous aurons aussi le vacarme des camions pour ne rien changer - le Préfet ne nous a encore rien dit sur un engagement de l'État à limiter le trafic sur la voie routière qui est internationale, malgré les appels de la population et des élus locaux pour la remise en service de l'ancien portique "Écotaxe" de Borce.

Il ne faut pas penser que le vacarme routier cessera avec le report modal ; nous aurons donc les deux, le vacarme des camions dont les aspois ont déjà pu expérimenter l'intensité croissante depuis l'ouverture du Tunnel routier du Somport en 2003, combiné au vacarme des trains avec un passage prévu toutes les trente minutes. Impossible de fermer l’œil de nuit et des difficultés conséquentes d'attente de jour aux passages à niveau pour les franchir. Riverains et touristes en villégiature seront à la même enseigne, une vallée coupée en deux et des décibels en plus !

La concertation CNDP engagée fin 2024 ne relevait que de l'examen du tronçon de voie ferrée allant de la Gare de Pau à celle des Forges d'Abel, laissant dans l'ombre l'examen de la remise en service du Tunnel ferroviaire International du Somport pour rejoindre la Gare de Canfranc, et laissant aussi dans l'ombre l'examen de la connexion de l'axe ferroviaire marchandises avec un futur pôle multimodal à installer à Artix intégré au bassin industriel de Lacq, pôle évoqué au cours des échanges avec le public lors de la concertation préalable.
Dans les questions posées par le public lors de la réunion de clôture, écoutez notamment les deux interventions, l'une de 1h32mn32s à 1h36mn54s et l'autre de 2h19mn51s à 2h21mn43s.
Il y a une forte incertitude sur les infrastructures projetées, et sur ce que seraient leurs vraies fonctions.

De plus, rien n'est défini sur quel(s) opérateur(s) aurai(en)t la concession pour l'exploitation de la ligne qui doit être remise à la concurrence en 2030, ni pour les voyageurs, ni pour les marchandises, puisque l'Europe stipule l'ouverture de ce marché à cet horizon : un flou complet sur ce qui nous attend, dans un avenir tendu par des intérêts économiques supra-nationaux, mêlés à des intérêts géopolitiques en lutte pour leur suprématie. Une carte du monde recomposée et fracturée en divers blocs "développés ou émergents" se dessine sous nos yeux, il importe de dessiller nos yeux dans notre petite vallée pyrénéenne...

Est-ce de cet avenir que nous voulons véritablement, en continuant sans nous poser de questions - nous et les pouvoirs politiques censés nous représenter - à consommer et soutenir des productions qui viennent des quatre coins de la Terre, générant ici et ailleurs les nuisances que nous ne sommes pourtant pas prêts à supporter, comme d'autres populations qui les subissent aussi de part le Monde ?
Dérèglement climatique, pollutions, épuisement des ressources, biodiversité en chute libre ?
Une planète en feu ?
Un autre avenir serait la relocalisation de nos activités et le réexamen de nos besoins réels de subsistance vers plus de sobriété... joyeuse !

Et n'oubliez pas ici sur Caminaspe le slogan de la Fédération Française de Randonnée Pédestre :
"Un jour de sentier, huit jours de santé" !
Voyons de quoi il en retourne de l'état actuel de la ligne... Louis
Voici dans la carte ci-dessous le repérage que j'ai effectué en compagnie de trois ami(e)s pour vérifier l'état de la voie ferrée entre le Village d'Urdos et le Tunnel hélicoïdal de Sayerce et au retour par la Route Nationale 134 par le Pont d'Arnousse, constater la réparation de cette route qui avait été endommagée par les intempéries monstres du 6-7 septembre 2024 en Haute-Vallée d'Aspe. N'hésitez pas à cliquer sur le lien 'Voir en plein écran'.
Historique de la réouverture
Et pourtant on en parlait de façon positive du train en Vallée d'Aspe ! Vu sur Caminaspe il y a quelques temps :
Les prémices avant la réouverture jusqu'à Bedous
C'était déjà en décembre 2009

L'espoir est permis pour d'ici quelques temps !.?
Les premiers indices se trouvent plus bas (photos du 17/12/2009)
et depuis là, pas beaucoup de trains sont passés sur les ponts !
(aide : pour faire défiler les photos, activez la barre de commande en promenant votre pointeur ou votre souris en bas du cadre noir et actionnez la visualisation en plein écran ; ensuite, utilisez les touches de défilement de votre clavier ">" et "<" )
28 février 2016 - les prémisses du retour du train : pose des nouveaux rails aux Sablas...
4 avril 2016 - les prémisses du retour du train à Bedous : les nouveaux rails sont prêts...
La réouverture du tronçon Oloron-Bedous

26 juin 2016 : Le retour du train à Bedous !
Grande ferveur populaire, locaux, voisins, cheminots, voyageurs, élus, et l'animation mémorable par la BIT - Brigade d'Intervention Théâtrale...
Nous attendons la suite avec circonspection, quand les états français et espagnols concluront la liaison Bedous - Canfranc...